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18

Août

2025

IMPÔT SUR LE REVENU : les leviers pour optimiser votre fiscalité

Votre avis d’imposition, reçu au cours de l’été, fait état de votre situation fiscale de l’an passé et du montant final de votre impôt sur le revenu. Il reste néanmoins possible de les corriger en cas d’erreur ou d’omission. 

Au regard de l’ensemble de ces éléments, des alternatives peuvent peut-être permettre de réduire votre revenu imposable en cours et de minimiser votre prochain impôt à payer.

Charges déductibles, réductions et crédit d’impôt : il existe différents leviers pour diminuer l’impôt sur le revenu

Pour agir de manière adéquate et efficace, ces leviers nécessitent d’être inscrits dans une stratégie globale afin d’aligner vos objectifs et leur horizon, ainsi que vos intérêts patrimoniaux et fiscaux sur votre situation personnelle et familiale.

Déduction fiscale : comparer pour choisir la méthode la plus avantageuse

Les charges fiscalement déductibles s’appliquent sur un revenu catégoriel ou sur le revenu global imposable en amont du calcul de l’impôt. En diminuant l’assiette imposable, elles permettent de réaliser une économie d’impôt.

Certains frais peuvent être déclarés avec plusieurs méthodes de déduction, qui s’avèrent plus ou moins avantageuses selon votre situation personnelle. Par exemple, la déduction forfaitaire de 10 %, appliquée par défaut au titre des frais professionnels sur tous les revenus d’activité, n’est pas forcément la formule la plus intéressante. L’option pour la déduction au montant réel des divers frais professionnels (frais kilométriques, carburant, péage, télétravail, repas, déplacements, etc.) peut être plus favorable, mais il faut avoir conservé tous les justificatifs, car l’administration fiscale les réclamera en cas de contrôle.

La composition du foyer fiscal ouvre, par ailleurs, différentes possibilités de déduction à bien étudier. En principe, un enfant majeur est détaché du foyer fiscal l’année de ses 18 ans, et il est alors imposé à titre individuel sur ses propres revenus. Mais si ceux-ci sont insuffisants jusqu’à 21 ans ou dans une certaine mesure jusqu’à ses 25 ans s’il poursuit des études, il peut être rattaché au foyer fiscal judiciaire pour bénéficier d’une demi-part ou d’une part supplémentaire (voir encadré). Un plafonnement limite toutefois l’avantage fiscal procuré par le système du quotient familial, la réduction d’impôt liée au nombre de parts ne pouvant excéder un montant par personne supplémentaire (1791 euros en 2025).

L’hébergement d’une personne dépendante a aussi un impact fiscal. S’il s’agit d’un ascendant (parent, beau-parent, grand-parent) qui vit en permanence sous votre toit, vous pouvez déduire une pension alimentaire de vos revenus. De même si vous participez à ses frais d’hébergement en EHPAD. Lorsqu’il n’y a pas de lien de parenté au sein du foyer familial (frère/sœur, oncle/tante…), des frais d’accueil peuvent être déduits si la personne a plus de 75 ans et est sans ressources limitées. Néanmoins, dans tous ces cas, la déduction est plafonnée à 4 039 euros par personne ou 8 078 euros pour un couple (en 2025).

S’il s’agit d’une personne invalide (taux d’incapacité d’au moins 80 %), elle peut aussi être rattachée au foyer fiscal, à partir d’une demi-part ou d’une part pour une carte d’invalidité. Si la personne a charge, mais vous devez alors déclarer ses revenus avec les vôtres. De plus, la réduction d’impôt pour emploi d’un salarié à domicile s’applique à la même hauteur que la déduction de frais d’accueil.

De la réduction au remboursement d’impôt : des dépenses à fort impact fiscal

Les charges et dépenses, qui réduisent l’impôt, sont soustraites après l’application du barème d’imposition sur le revenu net imposable. La finalité diffère s’il s’agit d’une réduction ou d’un crédit d’impôt. Dans le deuxième cas, l’administration fiscale redonne de l’argent si le montant dépasse celui de l’impôt.

Les dons aux associations et à d’autres organismes allient le geste solidaire à l’avantage fiscal en termes de réduction d’impôt : si l’organisme œuvre à l’intérêt général ou est d’utilité publique (associations sportives, culturelles ou humanitaires, fondations d’utilité publique…), les dons effectués au titre d’un impôt peuvent bénéficier d’une réduction de 20 % du revenu imposable. Mais l’excédent est reporté sur les 5 années suivantes. D’autres organismes d’aide aux personnes en difficulté (Secours populaires, Restos du Cœur…) et aux victimes de violences bénéficient d’une réduction portée à 75 % jusqu’à 1 000 euros de dons (66 % au-delà).

L’emploi d’un salarié à domicile est, lui, assorti d’un crédit d’impôt. Tous les contribuables actifs, retraités ou sans activité peuvent y prétendre dès lors que les services concernent la vie de la personne, comprenant les salariés des services à la personne de soutien scolaire, d’assistance administrative, de soins aux personnes âgées ou en situation de handicap (aide personnelle à domicile, commissions) et d’aide ménagère. Le crédit d’impôt, qui s’élève à la moitié des dépenses annuelles, peut atteindre jusqu’à 7 500 euros pour un couple avec deux enfants à charge (ou 10 000 euros si un membre est invalide). Le plafond de dépenses est plus restreint pour le bricolage (500 euros maximum par an), le jardinage (5 000 euros), ou encore l’assistance informatique et internet (3 000 euros). 

Enfin, si un membre du foyer fiscal est en situation de handicap avec un taux d’incapacité d’au moins 50 % ou âgé de plus de 60 ans et en perte d’autonomie, la réalisation de travaux d’adaptation du logement d’ici le 31 décembre 2025 donne droit à un crédit d’impôt allant jusqu’à 2 500 euros, majoré de 100 euros par personne à charge(2), si les revenus de 2023 du foyer respectent les critères d’éligibilité (revenus de niveau intermédiaire). Les travaux doivent porter sur l’installation ou le remplacement d’équipements sanitaires, de sécurité et/ou d’accessibilité. Ce crédit d’impôt n’est pas soumis au plafonnement global des niches fiscales de 10 000 euros par an et par foyer, contrairement à la réduction d’impôt liée à l’emploi d’un salarié à domicile

Aligner l’optimisation fiscale sur le développement patrimonial

Défiscaliser dans l’unique but de payer moins d’impôt peut conduire à faire des choix inadaptés au regard de votre situation personnelle et familiale, et de vos objectifs ou projets. Optimiser la fiscalité va au-delà de la défiscalisation. Il s’agit de construire et de structurer votre patrimoine en recherchant une logique stratégique qui va permettre de constituer un capital ou de générer des revenus pour réaliser vos projets de vie, tout en minimisant l’impact fiscal.

Plusieurs enveloppes d’épargne longue et dispositifs d’investissement répondent à ces objectifs. L’assurance vie et le plan d’épargne retraite (PER) permettent à chacun d’investir dans des supports et valeurs mobilières diversifiés pour faire fructifier un capital sans taxation immédiate lors d’une vente ou d’un arbitrage. Ce n’est qu’au moment d’un retrait ou d’une sortie que les gains sont soumis à l’impôt.

L’effort d’épargne longue est de plus renforcé par ses avantages spécifiques. L’assurance vie fait bénéficier d’une fiscalité allégée en matière de succession et de transmission après 8 ans. En récupérant l’épargne constituée au fil du temps, le capital est valorisé avec des intérêts. Avec un capital progressivement mobilisable jusqu’à 100 % à l’âge de la retraite, le PER se révèle adapté, notamment pour les indépendants ou professions libérales, aux besoins immédiats de réduction d’impôt, dès lors que le montant des versements est déductible du revenu imposable, ce qui réduit le montant de l’impôt à payer. Plus le taux d’imposition est élevé, plus l’économie d’impôt est importante (lire l’encadré), et cela, sans limiter par le plafond global des niches fiscales, le PER n’étant pas concerné.

Le plan d’épargne en action (PEA) peut compléter une stratégie patrimoniale pour dynamiser une partie de son épargne, les dividendes et la plus-value étant exonérés d’impôt après cinq ans de détention (hors prélèvements sociaux).

Certains fonds d’investissement non cotés sont eux-mêmes assortis d’une réduction d’impôt. C’est le cas des fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) et des fonds d’investissement de proximité (FIP), qui proposent respectivement une réduction d’impôt sur le revenu de 18 % et 30 %, si les parts sont conservées au moins cinq années. Mais ces fonds, même s’ils bénéficient d’une incitation, présentent un risque de perte en capital.

Côté de l’investissement immobilier, la réduction d’impôt Pinel a cessé fin 2024. Cependant, d’autres dispositifs fiscaux avantageux continuent d’accompagner l’immobilier locatif : Denormandie et Malraux dans l’ancien ; Loc’Avantages dans le neuf et l’ancien.

Au-delà de l’orientation de vos placements dans le cadre d’une optimisation fiscale, le développement de votre stratégie patrimoniale nécessite d’intégrer une dimension relative à la transmission. Cela vous permettra de transmettre un patrimoine dans les meilleures conditions possibles à vos héritiers. Ne négligez pas la mise en place d’une stratégie qui correspond le mieux à votre situation.

 

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