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17

Septembre

2024

Quand la France est libre d’enthousiasme, égale pour tous ses athlètes, fraternelle au service de tous

Les premières tribunes sont déjà désassemblées. Les drapeaux de toutes les couleurs qui pavoisaient les rues ont pâli. Depuis l’extinction de la flamme paralympique, les Jeux olympiques et paralympiques de Paris sont officiellement terminés. On fera la fête une dernière fois à Paris. Un grand défilé sur les Champs-Élysées, façon Fête nationale.

Sauf que, cette fois, ce ne sont pas les militaires qui paraderont jusqu’à l’Arc de triomphe. Le chef de l’État a invité toutes celles et tous ceux qui ont contribué à la réussite de ces Jeux olympiques et paralympiques : les athlètes français qui n’avaient pas raflé autant de médailles depuis des dizaines d’années ; les bénévoles qui, dans leur tenue turquoise, ont infusé la bonne humeur, au point que les visiteurs n’avaient guère d’autre choix que de se faire contaminer ; les policiers et les gendarmes, qui n’ont pas pu prendre de vacances cet été car il fallait assurer la sécurité des épreuves – et qui ont de toute évidence accompli un travail formidable.

Une fête nationale du sport aura désormais lieu chaque 14 septembre a l’instar de la fête de la musique du 21juin

A l’issue de cette parade, les sportifs français médaillés seront décorés de la Légion d’honneur ou de l’ordre national du Mérite par le président de la République, en fonction du métal de leur médaille. 

 

Parmi les stars françaises, sont attendues le rugbyman à VII Antoine Dupont, le nageur quatre fois doré Léon Marchand, l’escrimeuse Manon APIH-Brunet ou encore la triathlète Cassandre Beaugrand. Avec sa troisième médaille d’or en individuel, le judoka Teddy Riner sera aussi élevé au grade de commandeur de l’ordre national du mérite. Au total, 170 sportifs sont éligibles à ces récompenses, contre 150 environ à Tokyo en 2021.

Une fois la bande-son éteinte, il sera temps pour les organisateurs de se pencher pendant plusieurs semaines sur les dernières factures et les comptes. Le comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO) a d’ailleurs précisé que le coût de cette parade concert serait partagé entre les différents acteurs des Jeux et les partenaires.

Sept ans après le 13 septembre 2017, jour de l’attribution officielle des Jeux olympiques et paralympiques à Paris, Tony ESTANGUET président du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, s’est félicité du « succès de ces Jeux de Paris 2024.

                                                                                                                                                                                 

Il faut dire que la légèreté et l’enthousiasme que l’Hexagone a connus cet été pendant les Jeux olympiques et paralympiques cadrent plutôt mal avec l’image que le pays a de lui-même depuis des années : une image plutôt morne, désabusée et critique 

La société effilochée, la politique grippée, les institutions menacées «, tout qui fout le camp » – voilà pour l’image à grands traits.

Et puis, cet été, il s’est passé tout à coup quelque chose. La France a organisé deux grandes fêtes du sport qui ont émerveillé le globe – et qui l’ont elle-même surprise. 

La presse étrangère pourtant peu suspecte de bienveillance outrancière à l’égard de la France   lui rend hommage

Tout en haut de sa liste des temps forts des Jeux paralympiques de Paris, la journaliste de la section sport du New York Times, The Athletica, Charlotte Harpeur, a placé la finale de cécifoot entre la France et l’Argentine, samedi 7 septembre, remportée par les Bleus aux tirs au but.

Les joueurs, déficients visuels, devaient pouvoir entendre les indications de leur guide installé derrière le filet. Par conséquent, les gradins restaient muets, et « vous auriez pu entendre une épingle tomber par terre », écrit la reporter ; mais quand l’Argentine a raté son tir, donnant la victoire à la France, « la foule est entrée en éruption, les tribunes ont tremblé ». Pour elle, « ce moment a synthétisé ce que cela signifiait pour les Français d’accueillir les Jeux ».

 

A l’image de leur consœur, bien des journalistes de la presse étrangère témoignent d’un certain émerveillement à la clôture de la séquence olympique parisienne, Pour le sport, pour l’ambiance, et pour ce que ces deux compétitions à grand spectacle ont fait de la capitale française, le temps d’un été.

Ainsi, le journal belge Le Soir dresse des Jeux paralympiques un bilan « plus que positif ». Les 4 400 athlètes ont livré « de magnifiques moments de grâce et d’émotion », selon le journal, qui salue aussi la présence « des bénévoles enthousiastes et bienveillants » et mentionne « des sites parfaitement sécurisés et globalement très accessibles ». En ce qui concerne l’ambiance, note le journal britannique The Independent, « bien des compétitions se sont déroulées devant des gradins bondés et dans des atmosphères rarement vécues en para sport ».

Outre-Manche toujours, le Guardian livre un compte rendu enthousiaste de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, « un au revoir qui fera date » 

Mais après les impressionnantes performances sportives diffusées en direct à la télévision, les discours et les remises de médailles, que restera-t-il vraiment ? "L’événement des Jeux, aussi réussi soit-il, ne résout pas à lui seul les problèmes d’accessibilité au sport. […] Il faut ensuite être à la hauteur et assurer une offre conséquente et qualitative sur le para sport", prévient Sylvain Ferez, sociologue spécialiste du paralympisme   et maître de conférences à l’université de Montpellier. 

La compétition doit permettre de "changer de regard, changer d’attitude, changer de société" pour, enfin, "donner sa place à chacun". Depuis des mois, l’objectif d’un "héritage durable" des Jeux paralympiques est répété à l’envi par les organisateurs de Paris 2024 : cette édition doit être celle d’un changement profond, permettant de faire du sport "un levier" pour modifier définitivement le regard de la société sur le handicap.

Dès les premiers Jeux paralympiques, et pendant très longtemps, on a d’abord uniquement parlé de l’héritage matériel de la compétition, puisqu’il était tangible. On évoquait les infrastructures, le matériel utilisé, les performances technologiques et les prouesses techniques, sans lesquelles il aurait été impossible d’organiser ces Jeux. Mais la nouveauté 2024 cela a été la communion sans compassion entre tous les athlètes dans leur diversité et le public.

 

VIVE PARIS 2024 !

Dominique CIAVATTI

Présidente d’Audience Association 

16/09/2024 


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