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06

Mai

2024

IL ÉTAIT UNE FOIS... LES JEUX PARALYMPIQUES

 

IL ÉTAIT UNE FOIS... LES JEUX PARALYMPIQUES 

Le sport est avant tout un challenge personnel mais aussi une épreuve que l’on impose à son corps et parvenir paradoxalement au bien être : celles et ceux qui pratiquent une discipline sportive en compétition connaissent la magie des endorphines !! 

En même temps, le sport a tout d’une religion, avec son temps ordinaire et ses grandes fêtes, avec sa capacité à créer du lien, à générer un vécu commun, à lever des espoirs, avec ses dieux et ses démons, avec les valeurs universelles qu’il promeut. 

Le sport est ainsi une discipline spirituelle : il transforme le corps et l’esprit quand l’athlète challenge ses limites, il enseigne à vivre avec elles, il confronte à sa fragilité. Il est une voie de crête entre l’exploit et la finitude, et en cela existentiel et le lieu du spirituel.

LES JEUX PARALYMPIQUES S’INSCRIVENT PLEINEMENT DANS CET ESPRIT, DANS CETTE DYNAMIQUE 

À l'origine, le nom « paralympique » était une combinaison de « paraplégique » et de « olympique ». Avec la participation d'athlètes avec différents handicaps, le terme « paralympique » est aujourd'hui défini comme la réunion de « para », préfixe d'origine grecque signifiant « à côté de » ou « parallèle » et de la terminaison « olympique » des Jeux olympiques. Les Jeux paralympiques sont ainsi considérés comme solidaires des Jeux olympiques. 

Tout commence dans le nord de Londres, en 1948. La guerre est finie et a laissé de nombreux soldats handicapés. Sir Ludwig Guttmann, neurologue allemand dans l’hôpital militaire de Stoke Mandeville cherche un moyen de rétablir ses patients paraplégiques et en fauteuil roulant. 

Alors que doivent se dérouler les Jeux Olympiques à Londres (les premiers diffusés à la télévision !), le docteur imagine ses propres Jeux pour les vétérans handicapés. C’est ainsi que le 28 février 1948, la veille des JO, les premières ébauches des Jeux Paralympiques voient le jour. 

Au programme, seize sportifs (des vétérans) s’affrontent sur une épreuve de tir à l’arc et de “netball” (dérivé du basketball). 

Sir Ludwig Guttmann écrira en 1956 dans The signifiance of Sport in the Rehabilitation of the Disabled : « Jusqu’alors, le problème était sans espoir, car il fallait non seulement sauver la vie de ces hommes, femmes et enfants paraplégiques et tétraplégiques, mais encore il fallait leur redonner leur dignité et en faire des citoyens heureux et respectés ». 

L'objectif du Mouvement paralympique est de donner l’occasion aux athlètes ayant un handicap physique ou mental de se dépasser et de réaliser des performances sportives comparables à celles des athlètes olympiques. 

Quatre ans plus tard, en 1952, ont lieu les premiers Jeux Internationaux de Stoke Mandeville ; une équipe d’anciens combattants néérlandais rejoignant l’équipe anglaise pour les épreuves sportives. Les Jeux de Stoke Mandeville se dérouleront alors tous les ans, contrairement aux JO, qui ont lieu tous les 4 ans. 

En 1954, c’est 14 nations différentes qui participent aux Jeux. Le projet de Sir Guttmann inspire de nombreux médecins, qui suivent son exemple en incluant des pratiques sportives dans les centres de rééducation et hôpitaux. 

On considère les premiers Jeux Paralympiques comme les Jeux de 1960, qui se tiennent à Rome, près d’une semaine après les JO. C’est 5000 personnes qui assistent à l’ouverture de ces premiers JOP, pour voir s’affronter 400 athlètes provenant de 23 nations différentes dans 8 activités handi-sportives. 

Au fil des rassemblements, de nouvelles disciplines intègrent les Jeux Paralympiques : c’est le cas de l’haltérophilie, qui fait son entrée en 1964, ainsi que la course de 60 m en fauteuil, par exemple. 

  • En 1966, en France, on voit également émerger des Jeux Européens, engagés par Yves Nayme. Touché par la poliomyélite depuis l’âge de 20 ans, l’homme est convaincu que la meilleure façon de combattre ce handicap réside dans le sport. Lui-même skieur, plongeur et nageur, il a créé en 1962 l’Association Sportive des Handicapés Physiques de la Loire (ASHPL). 
  • En 1968, c’est une nouvelle avancée pour les Jeux de Stoke Mandeville, avec l’entrée du basket fauteuil féminin. La course en fauteuil passe également du 60m au 100m. 
  • En 1972, alors que les Jeux Paralympiques ne réunissent que des sportifs en fauteuil roulant, des sportifs amputés manifestent pour avoir le droit de participer aussi aux compétitions. Des sous-comités sont alors créés, permettant davantage d’autonomie et l’ouverture de nouvelles classifications de handicap par sport. 

Quelques années plus tard, on ouvre de nouvelles disciplines aux personnes ayant un handicap visuel et en 1980, 125 athlètes atteints d’infirmité motrice cérébrale rejoignent les Jeux. 

  • En 1976, les Jeux Paralympiques sont diffusés à la télévision canadienne, le rassemblement se tenant à Toronto. Cette année-là, les premiers Jeux Paralympiques d’hiver ont lieu à Örnsköldsvik en Suède. 
  • En 1984, le terme “Jeux Paralympiques” est officiellement validé par le Comité International Olympique.
  • En 1988, les Jeux Olympiques et Paralympiques se tiennent pour la première fois sur le même lieu, les deux rassemblements étant séparés de quelques jours. 

Les Jeux paralympiques reprennent la plupart des symboles olympiques : les cérémonies d'ouverture et de clôture, les mascottes, la flamme olympique. 

La flamme olympique n’existait pas dans les Jeux Olympiques antiques, elle est apparue pour la première fois aux Jeux d’Amsterdam en 1928. 

Elle est allumée depuis à chaque édition et incarne un idéal de paix et d’amitié entre les peuples. Elle fait référence aux Jeux de l’antiquité où les messagers parcouraient le monde grec pour annoncer les dates des compétitions. 

Le premier relais de la torche olympique a lieu aux Jeux de Berlin 1936. L’idée est venue de Carl Diem, théoricien du sport et de l’éducation physique, très proche du parti de Hitler et secrétaire du Comité d’Organisation des Jeux. Le but était de glorifier le nazisme et le 3ème Reich. 

Du côté paralympique, la flamme est apparue en 1972, lors des Jeux de Heidelberg. Depuis cette édition, la flamme ouvre et clôture toutes les éditions paralympiques. C’est 16 ans plus tard, en 1988, à Séoul, en Corée du Sud, que s’organise le premier parcours des passeurs de flamme : 282 para athlètes sont impliqués dans le relais de la flamme sur 105km. Depuis, de nombreux relais se sont organisés à travers les différentes éditions et pays hôtes. 

La flamme paralympique de Paris 2024 sera allumée à Stoke Mandeville, au berceau historique du mouvement paralympique, quelques jours avant la cérémonie d’ouverture qui aura lieu le 28 août 2024. Elle traversera la Manche afin de rejoindre Paris. 

Les Jeux paralympiques regroupent des athlètes en situation de handicap physique ou visuel appartenant aux catégories suivantes : tétraplégie et paraplégie, séquelles neurologiques assimilables, amputation et assimilé, infirmes moteurs cérébraux, grands handicaps (myopathie), non-voyants et malvoyants.

Pour que la compétition soit équitable, les athlètes sont regroupés par catégories selon leur handicap. 

 L'objectif est de faire concourir ensemble des athlètes ayant des aptitudes fonctionnelles comparables. Dans chaque handisport, on définit des catégories. Ainsi en athlétisme, il y a des épreuves de course pour les personnes atteintes de cécité (acuité visuelle inférieure à 3/608), de déficience visuelle (inférieure à 3/10 et supérieure à 1/208), pour les personnes amputées qui courent avec une prothèse et des courses en fauteuil roulant. 

Les sourds et malentendants n'ont toujours pas le droit de participer aux Jeux paralympiques. Ceci peut paraître logique, dans la mesure où les personnes faiblement sourdes ont des capacités physiques peu altérées. Par contre, il est difficile de comprendre pourquoi les sourds profonds qui peuvent avoir une altération de l'équilibre ne participent pas avec les autres handicapés. En réalité, la non-intégration des sourds et malentendants semble découler du fait qu'ils ont leur propre concours, les Deaflympics, qui sont historiquement la plus ancienne compétition handisport internationale. Il peut aussi y avoir des cas de tricherie comme cela s'est produit avec les handicapés mentaux.

Entre 2004 et 2012, les personnes en situation de handicap mental ont été exclues des Jeux paralympiques auxquels ils prenaient part depuis 1996, pour des problèmes de classification de handicap et de fausse déficience intellectuelle9. Les personnes en situation de handicap mental pouvaient cependant participer aux Jeux olympiques spéciaux qui n'avaient pas lieu la même année que les Jeux olympiques ordinaires et les Jeux paralympiques. 

 

Cependant, depuis 2012, les personnes en situation de handicap mental sont réintégrées dans les compétitions officielles et participent aux Jeux paralympiques de Londres en athlétisme, natation, et tennis de table. 

En 2024, pour la première fois de son histoire, Paris accueillera les Jeux paralympiques. Du 28 août au 8 septembre 2024, la Ville vibrera aux côtés des 4 400 athlètes, en lice dans 549 épreuves !

Des sites exceptionnels prévus pour les épreuves ! 

Les 549 épreuves au programme bénéficieront d’écrins exceptionnels, à l’image des Invalides pour le para tir à l’arc, de la tour Eiffel pour le cécifoot, du Champ-de-Mars pour le para judo et le rugby fauteuil, ou encore du parc du château de Versailles pour la para équitation. Quant au para badminton et à la para haltérophilie, ils seront accueillis dans l’Arena Porte de la Chapelle. 

Les chiffres clés des Jeux paralympiques de Paris 2024 :

  • 11 jours de compétitions
  • 549 épreuves
  • 22 sports
  • 23 disciplines
  • 4 400 athlètes, dont au moins 1 859 femmes
  • 182 nations
  • 22 sports paralympiques et 549 épreuves

Parmi les 23 disciplines prévues pendant les Jeux paralympiques, deux sont uniques à l’handisport : la boccia et le goalball.  

Le nom « boccia » vient de l'italien et signifie « boule ». Souvent comparée à la pétanque, la boccia se pratique en salle et demande aux athlètes de la précision et de la dextérité. Chaque joueur doit lancer ou faire rouler six balles au plus près d’une balle blanche (le « Jack »), équivalent du cochonnet à la pétanque. Les matchs sont disputés en quatre ou six manches, en individuel, en double ou par équipes de trois. 

Cette discipline est pratiquée par des sportifs dont les fonctions motrices et/ou cérébrales sont sévèrement atteintes. Les joueurs de catégorie BC3, ayant une déficience des quatre membres, peuvent disposer d'une rampe de lancement, d'un casque pointeur et d'un assistant sportif qui doit alors rester dos au match pour uniquement exécuter les commandes. 

Les épreuves de boccia se dérouleront en individuel et en équipe mixte dans l'Arena Paris Sud 1, du 29 août au 5 septembre 2024. 

Le goalball est un sport collectif inventé pour les personnes atteintes de déficience visuelle, malvoyantes ou non voyantes. Les athlètes ne sont pas classés par catégorie et doivent tous porter un masque sur les yeux pour rendre le jeu équitable. 

Deux équipes de trois joueurs (et trois remplaçants) s'affrontent sur un terrain de 18 mètres par 9 mètres. L'équipe qui attaque fait rebondir puissamment un grand ballon rigide vers le camp adverse qui doit empêcher le ballon de passer la ligne de but en plongeant au sol pour l'arrêter. Ce ballon, rempli de grelots, émet des sons qui permettent aux joueurs de suivre et d'anticiper leurs déplacements. Pour que les joueurs puissent se concentrer, cette discipline exige donc un silence total de la part des spectateurs. Des marques tactiles sont également présentes au sol pour aider les joueurs à se repérer dans la zone de défense.

Les matchs, qui demandent un effort physique soutenu, se déroulent en deux mi-temps de douze minutes. La victoire est accordée à l'équipe qui a le score le plus élevé à la fin du temps imparti ou à l'équipe qui réussit à marquer dix buts de plus que son adversaire, peu importe le chronomètre.

Les tournois hommes et femmes de goalball se dérouleront dans l'Arena Paris Sud 6, du 29 août au 5 septembre 2024.

Enfin les billets pour les Jeux paralympiques de Paris 2024 ont été mis en vente à partir du 9 octobre 2023. 500 000 tickets ont été proposés à partir de 15 euros. 

C’est à l’occasion de cet évènement planétaire que se mesurent les avancées pour la reconnaissance des talents multiples des personnes handicapées et la qualité de leurs performances.

 

PLUS VITE !  PLUS FORT ! PLUS LOIN ! 

 


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