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27

Février

2024

L’OLYMPISME : UNE HISTOIRE D’HIER, D’AUJOURDHUI et DE DEMAIN

La tenue des Jeux Olympiques à PARIS cette année est un évènement planétaire et aussi un appel -pour ne pas dire un rappel- de ce qui fonde les valeurs de l’Olympisme depuis l’Antiquité. 

Les Jeux Olympiques sont devenus la plus importante manifestation -et assurément la plus médiatique-ce qui les place au centre d'enjeux politiques et économiques majeurs, parfois sombres et tragiques hier comme aujourd’hui. Le message des anciens pour la paix, le respect de l’engagement, la trêve des combats, le challenge relevé par des athlètes de toutes disciplines pour incarner la devise : citius, altius, fortius plus haut plus vite plus fort restent d’une brulante actualité.

Mais comme il faut un début, ce sera dans la Grèce d’Olympie que sera le premier rendez-vous.

La tradition veut que les JO aient été institués en 776 av. J-C, à Olympie, un site situé dans le sud de la Grèce où l'on se rendait pour vénérer les dieux- afin de commémorer la victoire remportée à la course de char par Pélops sur Oenomaos, le roi de Pisa, dont il souhaitait épouser la fille. Le héros Pélops convoitait  en effet la main d’Hippodamie, fille d’Œnonamos, roi de la cité grecque de Pise (Élide). Ce dernier avait pour habitude d’affronter les prétendants de sa fille à la course de char et faisait mettre à mort les perdants. Pour être certaine que Pélops remportât la victoire, Hippodamie, qui s’était éprise de Pélops, fit saboter le char de son père qui mourut durant la course que remporta Pélops.

Pourquoi ont-ils été créé ?

Les Jeux olympiques ont été créés en l'honneur du dieu le plus célèbre de la Grèce antique : Zeus, le roi des dieux. Les athlètes priaient Zeus pour obtenir la victoire et faisaient des offrandes pour le remercier de leurs succès. 

Les Jeux olympiques n'étaient pas les seuls jeux sportifs auxquels participaient les Grecs (puis plus tard les Romains) : il y aurait eu plus de 1000 jeux sportifs en Grèce. Les plus importants étaient les Jeux isthmiques qui se déroulaient à Corinthe, les Jeux néméens qui avaient lieu à Némée, les jeux pythiques, à Delphes, les jeux hereens à OLYMPIE pour les jeunes filles vierges. 

Ces Jeux panhelléniques – concernant l'ensemble du monde grec – se célébraient tous les quatre ans, en l'honneur de Zeus et comprenaient non seulement des épreuves sportives, mais aussi des concours musicaux et littéraires. On comptait le temps non pas par années mais par Olympiades. 

Tous les citoyens grecs pouvaient y prendre part, qu'ils soient princes ou simples fermiers. Toutefois, les olympiens étaient souvent des soldats ; seuls les hommes étaient autorisés à concourir, et ils le faisaient nus.

La culture grecque a célébré la beauté et l’érotisme masculin, mais la nudité dans le sport arrive au début du Ve siècle avant J.-C. On a des explications abracadabrantes : un athlète aurait trébuché dans son pagne alors qu’il courait, sa tête aurait heurté le sol et il serait mort. 

Une autre consiste à dire qu’un sportif aurait laissé tomber son pagne, couru plus vite, remporté la course, et aurait ainsi imposé la pratique. La nudité apparaît quand le sport devient une pratique régulière. Les Grecs se couvraient le corps d’huile d’olive et de poussière, il faut imaginer la complication qu’aurait été le fait de porter un vêtement.

Cela dit, la nudité n’est pas complète. Certains mettaient un suspensoir, un morceau de cuir qui maintenait le pénis afin d’éviter les mouvements intempestifs pendant la compétition, mais aussi empêcher les érections. Assez inesthétique, le suspensoir est peu représenté dans les images, mais il était probablement plus porté que ce que l’on croit.

Quelle place pour/de la femme dans les jeux olympiques ?

Les femmes étaient exclues des jeux olympiques comme athlètes. Comme spectatrices, seules les jeunes filles vierges pouvaient assister aux Jeux.

L'entrée était interdite aux femmes mariées, sous peine de mort (elles étaient précipitées du haut d'un rocher). Certaines femmes ont tenté de pénétrer, sous un déguisement, dans l'enceinte olympique sous le prétexte de servir d'entraîneur à un parent qui était athlète. 

Afin d'éviter de pareilles fraudes, il a été exigé que les entraîneurs apparaissent dévêtus lors de l'inscription des concurrents. 

Il y avait cependant des jeux réservés aux femmes qui se déroulaient à Olympie : c'étaient les jeux Héréens donnés en l'honneur de la déesse Héra. Ils avaient lieu tous les quatre ans, quelques semaines après les Jeux olympiques, c'est-à-dire en septembre. Ils ne comprenaient qu'une épreuve : la course de vitesse sur 160 mètres, c'est-à-dire les 5/6e du stade. Les concurrentes étaient réparties en groupes d'âge qui couraient séparément. 

Les juges qui contrôlaient la régularité de l'épreuve étaient 16 femmes de la cité d'Élis. L'éducation des filles en Grèce et à Rome ne laissait qu'une faible activité physique aux jeunes filles. Seules les jeunes filles de Sparte recevaient une éducation physique importante, dans le but de fortifier leur corps pour faire d'elles les mères solides des futurs soldats. 

C’étaient les phainomerides : celles qui montrent leurs cuisses !

Des jeux olympiques même en temps troublés

L'adoration de Zeus était l'une des rares choses sur lesquelles les Grecs de l'Antiquité étaient d'accord. Divisés en différentes cités-États, les Grecs étaient souvent en guerre les uns contre les autres. Mais même en des temps troublés, les cités-États qui étaient en guerre déclaraient une trêve afin que leurs athlètes puissent prendre part aux Jeux olympiques. Dans l'Antiquité, la tradition sacrée des Grecs de l'ekecheiria (Trêve) était la pierre angulaire des Jeux olympiques et assurait des conditions de sécurité et de paix aussi bien aux athlètes qui participaient aux Jeux qu'aux spectateurs.

Ainsi Athènes et ses alliés excluèrent-ils Sparte de la participation aux Jeux de 424 av. J-C. en raison de la guerre du Péloponnèse

De nombreuses épreuves, dont le sprint et la lutte, font toujours partie des jeux modernes. D'autres sports appartiennent à l'histoire ancienne, comme les courses de chars ou le pankration, connu comme le sport de combat ultime. Il n'y avait pas de catégories de poids, pas de limites de temps et seulement deux règles : ne pas mordre et ne pas crever les yeux. Les concurrents se battaient jusqu'à ce que l'un d'entre eux abandonne ou meure.

Il y a toute une vie autour de la compétition, on appelle ça des panégyries, des foires. Ce sont des dizaines de marchands ambulants qui viennent s’installer pour vendre des fruits, des légumes, du pain… Il y a aussi des gens qui produisent des spectacles, et des savants qui font des lectures publiques de leurs travaux, tel Hérodote, qui est venu à Olympie. L’orgie est un mythe, une idée apparue avec la peinture pompier au XIXe siècle. En revanche, comme dans tous les grands regroupements populaires, on y croise de la prostitution. Tout ce qui se vend, se vend à Olympie.

Le symbolisme de la flamme olympique

La symbolique de la flamme olympique souvent évoquée vient de la mythologie grecque, quand le Titan Prométhée vola le feu de l’Olympe pour le distribuer aux hommes, suscitant la colère de Zeus.

Cette « traîtrise » condamna Prométhée à être enchaîné au sommet du Mont Caucase et de voir son foie dévoré chaque jour par un aigle alors que ce foie se régénérait chaque nuit. La Grèce antique a perpétué le souvenir de ce sacrifice mythique en plaçant le feu au cœur des cérémonies religieuses. La flamme sacrée brûlait sur l’autel de Hestia, la déesse du foyer, à Olympie, lieu des banquets des athlètes.

Dans l’Antiquité, le relais de la flamme était pratiqué dans de nombreuses cérémonies et fêtes mais pas durant les Jeux. Il y avait bien des courses aux flambeaux pour honorer Athéna lors des Panathénées où les coureurs devaient atteindre le Parthénon. Le vainqueur avait alors l’honneur d’y rallumer le feu sacré.

La fin des JO ?

Les Romains ont fini par interdire les Jeux olympiques en 393 après la conquête de la Grèce par Rome au deuxième siècle avant notre ère et peut être la christianisation de l’empire romain. Si les Grecs ont la culture du sport, les romains avaient celle du divertissement ! Les jeux du cirque et leurs diverses déclinaisons marquent bien cette divergence de Fond. 

Mais ce n’est qu’un épisode et l’Olympisme est une valeur trop forte pour vraiment disparaitre ! 

 

La suite au prochain numéro


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