Partagez l’article
15
Décembre
2023
15
Décembre
2023
Pour un parent âgé, pouvoir vieillir à domicile implique une forte mobilisation des proches. Il faut prendre des mesures pratiques pour organiser une éventuelle dépendance. Si celle-ci s’accroît, il faut s’investir et trouver les solutions permettant à la personne âgée ou dépendante de rester chez elle dans les meilleures conditions possibles. Voici quelques conseils pour anticiper.
Aider ses parents âgés, un devoir moral mais aussi une obligation légale
S'occuper de ses parents devenus dépendants est une évidence pour la plupart des adultes. Mais au quotidien cela réclame beaucoup d'abnégation, de temps, de courage et d'argent. Choisir entre le maintien à domicile ou le placement dans un établissement spécialisé est ardu. Dans tous les cas, la loi est claire. Selon l'article 205 du Code civil, les enfants sont dans l’obligation d’aider un parent qui n’est pas en mesure d’assurer sa subsistance et en perte d’autonomie. Le niveau d’aide dépend des capacités financières et des besoins du bénéficiaire. Concrètement, cette obligation alimentaire peut se traduire par une aide en nature (hébergement gratuit, nourriture...) ou par une aide matérielle, le versement d'une pension alimentaire.
Maintien à domicile ou établissement spécialisé ?
Une étude de l’Institut Opinion Way menée fin 2021 montre que les Français plébiscitent à 83 % le maintien à domicile de leurs parents. Une solution pouvant coûter cher. Il faut en priorité aménager le lieu d’habitation pour faciliter le quotidien. L’Agence Nationale pour l'Amélioration de l'Habitat (Anah) encourage les travaux de rénovation et de réhabilitation des logements en accordant des aides financières aux propriétaires occupants modestes. Cette aide peut recouvrir jusqu’à 55 % du prix des travaux. Elle dépend du niveau de ressources de la personne en perte d’autonomie. Pour les seniors dans la précarité, cette aide peut atteindre 10.000 euros.
Le maintien à domicile nécessite aussi une présence aux côtés de la personne âgée. Pour une personne ayant besoin d’une présence à plein temps, le coût est de 4.750 euros par mois. Pour le financer, une personne âgée en perte d’autonomie peut bénéficier de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (Apa) pour un maximum de 1.700 euros par mois et d’un crédit d’impôt pour un maximum de 6.000 euros par an. Sachant qu’il faut faire l’avance des frais, cette solution réclame aussi un fort investissement des proches. Selon le Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie (Crédoc), 80 % des sondés ayant pratiqué le maintien à domicile expriment leur soulagement quand leurs proches intègrent un établissement spécialisé.Et pour cause : un mois d’hébergement en Ehpad pour une personne en perte d’autonomie sévère coûte en moyenne 2.450 , le reste à charge s’élevant en moyenne à 1.957 euros.
Devenir un aidant familial quand on est encore actif
Tout salarié peut interrompre son activité professionnelle pour s’occuper de ses parents âgés. Le congé de soutien familial est non rémunéré et permet de s’occuper d’un proche en perte d’autonomie grave. Ce congé dure trois mois avec une possibilité d’être renouvelé pour une durée maximale d’un an sur l’ensemble de la carrière professionnelle. Mais il est aussi possible de devenir un aidant familial salarié. Les époux, conjoints, concubins ou partenaires de Pacs ne peuvent pas se faire reconnaître comme aidants familiaux. En effet, la loi stipule que les conjoints, mariés ou non, se doivent assistance mutuelle, sans possibilité de rémunération.
Le montant du salaire d’un aidant familial en France est calculé sur la base du tarif horaire de 14,33 euros brut de l’heure. Il est important que l’aidant se déclare en tant qu’aidant familial salarié. Cette démarche est à effectuer sur le site du Chèque Emploi-Service Universel (Cesu), quand le numéro d’immatriculation Urssaf est attribué au parent aidé. Celui-ci peut bénéficier de l’Apa pour rémunérer son parent aidant. Ce statut particulier demande une réelle abnégation. Il est conseillé, si possible, de garder ses propres activités pour mieux s’occuper de son parent. Dans ce cas, prévenez votre employeur de votre situation pour qu’il puisse aménager vos horaires.
Être retraité et s’occuper d’un proche en état de dépendance
Aujourd’hui, il est fréquent d’être à la retraite et d’avoir toujours ses parents. Ceux-ci étant dans le quatrième âge, ils ont souvent besoin d’assistance. En tant que retraité, votre parent peut vous salarier comme aidant familial. Dans ce cas, vous pouvez cumuler intégralement vos pensions de retraite et la rémunération d’aidant familial, à condition d’avoir liquidé votre retraite à taux plein. Si vous l’avez liquidée avec une décote, le cumul de votre salaire et de votre retraite ne peut dépasser la moyenne des trois derniers mois civils travaillés avant votre retraite ou 160 % du Smic, selon ce qui vous est le plus favorable. Si votre proche aidé perçoit l’Apa, celle-ci peut être utilisée pour vous salarier, sauf si vous êtes son conjoint.
19
Août
2024
15
Janvier
2024