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06

Novembre

2023

Cryptomonnaie : les grands principes

Nées dans les années 90, les cryptomonnaies sont vraiment en vogue depuis l’apparition du Bitcoin en 2009. Elles séduisent de plus en plus les particuliers, attirés par les gains potentiels qu’elles peuvent générer. Toutefois, avant d’investir, il est préférable de savoir comment fonctionnent ces monnaies alternatives.

Cryptomonnaie : qu’est-ce que c’est ?

Bitcoin, Ether, Litecoin, Dash, Dogecoin, Peercoin, Namecoin... Selon le décompte opéré par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) il existe plus de 4 500 monnaies cryptographiques. Une cryptomonnaie est une monnaie cryptée stockée sur un support électronique. Une monnaie virtuelle car elle n’a aucun support physique (pièces, billets) et elle s’échange uniquement sur Internet. Elle remplit les mêmes fonctions qu’une monnaie traditionnelle. Elle permet à une communauté d’utilisateurs d’échanger entre eux des biens et des services sans recourir à une monnaie fiduciaire comme le dollar ou l’euro. Elle repose sur une technologie spécifique appelée « blockchain » (ou chaîne de blocs), dispositif électronique partagé permettant d’authentifier les opérations enregistrées. Cependant, les caractéristiques de ces monnaies virtuelles sont différentes de celles des monnaies traditionnelles. D’une part, la cryptomonnaie n’a pas de cours légal et elle n’est pas reconnue par les Pouvoirs Publics. D’autre part, elle ne constitue pas un moyen de paiement officiel et l’échange de cryptomonnaie est possible uniquement entre les personnes qui acceptent de l’utiliser (rien n’oblige un commerçant à accepter une cryptomonnaie comme moyen de paiement). Autre différence notable avec les monnaies officielles reposant sur un système régulé par les banques centrales, la cryptomonnaie repose sur un système décentralisé. Sa valeur dépend uniquement du jeu de l’offre et de la demande. C’est donc une monnaie très volatile et fluctuante. Pour preuve, le Bitcoin valait moins de 1 000 € début 2017, plus de 15 000 euros fin 2017 et vaut aujourd’hui moins de 3 150 € (3 146,77 euros exactement le 17 janvier 2019).

Comment se procurer de la cryptomonnaie ?>

La façon la plus simple d’acquérir une cryptomonnaie est d’en acheter contre des euros (ou une autre devise) sur une plateforme de trading spécialisée agréée par les autorités financières, comme Coinbase, Bitplay ou Gocoin. Après avoir ouvert et alimenté un compte en ligne, l’utilisateur peut consulter les prix auxquels les vendeurs sont prêts à échanger leur monnaie virtuelle contre une monnaie ayant cours légal, puis il peut passer un ordre d’achat en proposant un prix limite. L’ordre est exécuté lorsqu’un vendeur propose un prix inférieur au plafond fixé, moyennant une commission d’environ 3% prélevée par la plateforme. Les internautes peuvent également acquérir de la cryptomonnaie en participant à son processus de création. Toutefois, cette technique, appelé « minage », est réservée aux informaticiens éprouvés car elle nécessite d’investir dans du matériel informatique très coûteux. Un matériel destiné à vérifier la fiabilité des transactions faites en cryptomonnaie et à les valider. Les « mineurs » sont mis en concurrence et celui qui remporte la validation de la transaction perçoit de nouvelles cryptomonnaies.

Est-ce un véritable moyen de paiement ?

Il est possible de régler ses achats de biens et de services en cryptomonnaie sur certains sites Internet, mais aussi auprès de certains commerces. Pour cela, il est nécessaire de posséder un porte-monnaie logiciel installé sur son ordinateur ou son smartphone. Ce porte-monnaie permet de recevoir l’adresse du vendeur (constituée d’une succession de lettres et de chiffres) à laquelle l’acheteur doit envoyer le montant de cryptomonnaie dû. Il permet aussi aux vendeurs de générer les adresses à communiquer aux acheteurs désireux de régler leurs achats en monnaie virtuelle.

Bon à savoir

Acheter au moyen de cryptomonnaies peut coûter plus cher qu’avec une monnaie traditionnelle, en raison des frais prélevés pour valider la transaction. Ces frais ne sont pas toujours prévisibles.

Le volume des transactions en cryptomonnaie réalisées auprès des commerces physiques (magasins, restaurants, hôtels…) est encore relativement faible. Les commerçants rechignent à accepter ce mode de paiement très volatil, même s’il existe des solutions pour transformer instantanément les cryptomonnaies en euros. Certains professionnels y voient toutefois un moyen d’être payés sans supporter les frais réclamés par les banques lors des transactions par carte bancaire. L’usage des cryptomonnaies est donc appelé à se développer dans les années à venir, d’autant que leur utilisation est désormais facilitée : un simple scan du code affiché à l’écran de votre smartphone permet de régler vos achats.

Les avantages des crypto-monnaies

Les cryptomonnaies sont des systèmes monétaires autonomes et elles n’ont pas besoin des banques pour assurer le traitement des transactions. Les échanges sont réalisés de personne à personne (entreprises ou particuliers), en dehors des réseaux bancaires traditionnels, ce qui permet une réduction des frais. Elles peuvent être utilisées dans le monde entier et les transferts de cryptomonnaies ne sont soumis à aucune limite de montant. Par ailleurs, elles permettent de régler vos achats de manière confidentielle et anonyme, chaque utilisateur étant identifié par un pseudonyme sans lien avec son identité réelle. Toutefois, cet anonymat n’est pas complètement garanti car il existe des moyens de relier un « pseudo » à une identité.

Les risques associés à l’utilisation de cryptomonnaies

Les cryptomonnaies sont extrêmement volatiles. Leur cours peut varier à la hausse et à la baisse en très peu de temps et leur prix est imprévisible. Vous courrez donc le risque de perdre votre mise de départ. Un risque d’autant plus élevé que contrairement aux dépôts dans une banque qui sont couverts par un fonds de garantie, vous n'êtes pas protégé en cas de faillite de votre intermédiaire. Par ailleurs, les cryptomonnaies sont des actifs virtuels stockés sur votre ordinateur ou sur un portefeuille en ligne. Elles sont donc exposées à des risques accrus de détournement ou de piratage. Autre inconvénient, les transactions en cryptomonnaies sont irréversibles. Vous ne pouvez pas revenir en arrière après leur validation, même si vous vous êtes trompé de destinataire.

La fiscalité applicable aux cryptomonnaies

Les cryptomonnaies peuvent être valorisées et utilisées comme outil spéculatif. Les gains réalisés sont alors imposables quelle que soit la nature des biens ou valeurs contre lesquels la cryptomonnaie est échangée (contre des euros, mais aussi contre des biens ou des services de toute nature). Depuis le 1er janvier 2019, les gains de ventes occasionnelles de cryptomonnaies sont soumis à la « flat tax ». Ils sont imposés au taux forfaitaire de 12,8%, plus 17,2% de prélèvements sociaux, soit un taux global d’imposition de 30%. Les gains de « minage », en revanche, sont imposés comme des Bénéfices Non Commerciaux (BNC). Quant aux gains liés aux opérations d'achat-revente de cryptomonnaies réalisées à titre habituel, ils sont imposés dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC).

Bitcoins, l’Europe tire la sonnette d’alarme

Face à l’engouement suscité par les monnaies virtuelles, les autorités financières européennes ont publié un communiqué pour attirer l’attention du grand public sur les risques liés à ces actifs dématérialisés. Ce sont des produits non réglementés hautement volatiles qui n’offrent aucune garantie aux consommateurs. Pour l'Autorité bancaire européenne, l'Autorité européenne des marchés financiers et l'Autorité européenne des assurances, elles ne sont pas adaptées aux investissements, à l'épargne ou à la planification de la retraite. Les cryptomonnaies s’adressent aux investisseurs avertis, qui disposent de suffisamment de compétences techniques et financières pour comprendre leur fonctionnement et leurs risques. L’investisseur ne doit pas perdre de vue qu’il peut perdre son capital. Avant d’investir, il est conseillé de contacter le service « Épargne info service » au 01 53 45 62 00.


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