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24

Juillet

2023

L’investissement responsable dopée par sa quête de sens et sa bonne rentabilité

La quête de sens dans les actions et les choix des citoyens

Lutter contre le réchauffement climatique, protéger les océans, défendre la biodiversité, participer au développement d’une alimentation saine et respectueuse de la nature et des animaux, soutenir des projets pour une eau de meilleure qualité, favoriser l’économie locale et circulaire, défendre des projets solidaires ou culturels, agir pour droits humains, lutter contre les inégalités sociales… La quête de sens et la prise de conscience généralisée de la nécessité - voire l’urgence - de préserver durablement le bien commun guident de plus en plus les actions et les choix des grands acteurs de l’économie, mais aussi des citoyens.

L’investissement responsable, un outil pour répondre à des enjeux majeurs 

L’épargne responsable est un outil qui permet de répondre à la multitude d’enjeux majeurs auxquels l’humanité fait face, qu’ils soient environnementaux, économiques, sociaux ou sociétaux. Elle permet de donner du sens à son épargne en plaçant de l’argent sur certains produits ou supports financiers (par exemple des actions ou obligations d’entreprises) répondant à des critères dits “responsables”, c’est-à-dire qui intègrent des critères extra-financiers dans la stratégie de gestion de son épargne.

A noter : Dans le cas de placements classiques, les choix des épargnants reposent sur des critères financiers : dividendes, chiffre d’affaires, bénéfices, endettement… Avec l’épargne responsable, les stratégies de placements financiers tiennent compte de critères ESG (Environnement, Social et Gouvernance), comme la qualité du dialogue social, l’impact environnemental ou la lutte contre la corruption. Ainsi favorise-t-elle le développement durable via des investissements dans des projets à impact, éthiques et utiles sur le long terme.

L’épargne solidaire en pleine croissance en France

Portée par la crise sanitaire du Covid-19, l’épargne solidaire, sous-catégorie de l’épargne responsable, a particulièrement progressé depuis 2020. Selon le 20e baromètre annuel de la finance solidaire publié par l’association FAIR et La Croix en 2022 , l'encours des produits solidaires a encore bondi de 5,1 milliards d'euros en 2021, pour atteindre le chiffre record de 24,5 milliards d'euros (soit une hausse de 27%). En 2020, l’encours déjà avait progressé de 5 milliards d’euros, pesant presque sept fois plus qu'en 2011. D’après l’association FAIR (plus connue sous son ancien nom, Finansol), “les enjeux de solidarité sont devenus plus criants, notamment dans le secteur de la santé, orientant les financements vers le social et la cohésion territoriale”.

INFOGRAPHIE 

L’épargne solidaire est collectée par trois canaux distincts :

  • L’épargne bancaire, avec un encours de 9,1 milliards d’euros. En 2021, c’est le canal qui a été le plus dynamique, avec une croissance de 38 % (+ 2,4 milliards d’euros).
  • L’épargne salariale, avec un encours de 14,1 milliards d’euros. En 2021, ce canal a progressé de 21 %.
  • La collecte directe de capital par les entreprises et financeurs solidaires, avec un encours de 0,9 milliard d’euros. En 2021, ce canal a affiché une dynamique forte, avec une hausse de 15% des encours.

Investissement responsable : un cadre législatif de plus en plus encourageant

Ces dernières années, le cadre législatif a beaucoup évolué à la faveur de l’épargne responsable. La loi de modernisation de l’économie de 2008 a d’abord imposé de présenter des fonds investissant dans des entreprises solidaires dans tous les plans d’épargne salariale. Puis la loi de financement de la Sécurité sociale de 2019 a supprimé le forfait social pour les TPE et PME. Enfin, la Loi Pacte de 2019 a créé un nouveau plan d’épargne retraite (PER) et rendu obligatoire la présentation d’unités de comptes solidaires dans les contrats d’assurance-vie multisupports. Des avancées réglementaires qui contribuent fortement à la diffusion des produits solidaires vers un panel plus large de Français.

Les principaux labels de l’épargne responsable

Avec la loi Pacte, les contrats d’assurance-vie multi-supports doivent désormais obligatoirement proposer des fonds labellisés “responsables”, “verts” et “solidaires”. Le point sur ces labels.

Les fonds dits “responsables”, labellisés ISR 

Créé en 2016 par le ministère de l’Economie et de Finances, le label ISR (Investissement socialement responsable) est attribué à des fonds qui concilient performance économique et exigence environnementale, sociale et de bonne gouvernance (ESG). Il est décerné à l’issue d’un audit, et reste valable trois ans. Depuis sa création, le label est attribué à des fonds investis en actions et/ou en obligations. Les fonds alternatifs et les fonds immobiliers (SCPI ou OPCI) y sont éligibles depuis 2020. 

 Les fonds dits “verts”, labellisés Greenfin 

A l’inverse du label ISR, le label Greenfin, lancé fin 2015 par le ministère de la Transition écologique et solidaire, est une certification spécialisée, ciblant les fonds thématiques, qui participent directement à la transition écologique. Sont exclues de ces fonds les entreprises du nucléaire et des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) et tous les fournisseurs des industriels de ces secteurs s’ils y réalisent au moins 33% de leur chiffre d’affaires.

Les fonds dits “solidaires”, labellisés Finansol

A l’inverse du label ISR, et tout comme le label Greenfin, le label Finansol, créé en 1997, et géré par l’association Fair, est une certification spécialisée. Il cible des fonds dits à "impact", c’est-à-dire qui investissent dans des entreprises solidaires qui favorisent par exemple l’accès à l’emploi ou au logement, qui développent l’agriculture biologique ou qui soutiennent l’entrepreneuriat dans les pays en développement.

L’investissement responsable offre des performances solides et durables

Contrairement aux idées reçues, les produits responsables offrent des performances de long terme globalement supérieures aux supports classiques. D’après une étude de l’Autorité des marchés financiers (AMF) publiée en 2021, non seulement la rentabilité financière de l’épargne solidaire “n’est pas inférieure à celle des produits classiques”, mais en plus elle propose des frais plus faibles. Surtout, elle apporte une transparence et un impact social. Si bien que les entreprises attentives à leur responsabilité sociale, sociétale et environnementale seraient plus efficaces et mieux gérées que leurs homologues classiques. Elles sont en outre plus réactives et plus résilientes aux crises, comprennent mieux les risques liés à la réglementation, et se montrent très prudentes face aux risques de réputation.


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