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03

Juillet

2023

Épargne : comment investir en période d’inflation ?

Les Français privilégient majoritairement les placements liquides et sécurisés pour héberger leurs économies. Ils semblent préférer les produits à capital garanti aux actifs risqués. Une tendance renforcée depuis la crise sanitaire de 2020, et amplifiée en 2022 avec le relèvement des taux des livrets réglementés. Mais cette stratégie a ses limites avec le retour de l’inflation.

Bien choisir son épargne de précaution

En 2022, sur les onze premiers mois de l’année, le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) ont enregistré une collecte nette cumulée de 30,8 milliards d’euros. Ce score impressionnant témoigne de la volonté des Français de renforcer leur épargne de précaution, malgré la baisse de leur pouvoir d’achat liée à la hausse des prix. Les incertitudes économiques nées de la guerre en Ukraine, la crise de l’énergie et le retour de l’inflation les ont en effet incités à augmenter leurs réserves d’argent pour pouvoir faire face en cas d’imprévus.

Les livrets d’épargne réglementés ont, une fois de plus, été privilégiés pour héberger cette manne supplémentaire car ils sont à la fois liquides, sécurisés, sans frais et totalement défiscalisés. En outre, leur taux de rémunération a été relevé à deux reprises en 2022, à 1 % en février et 2 % en août, entraînant une hausse des versements sur ces produits. La nouvelle augmentation de leur taux à 3 % le 1er février 2023 devrait accroître encore leur collecte dans les mois à venir.

Mais ces hausses ne doivent pas vous faire oublier que le rendement du Livret A et du LDDS reste négatif inflation déduite. En 2022, leur rendement réel a été négatif de près de 4 %, et il le restera cette année avec une inflation prévisionnelle de 5,5 %. Autrement dit, le livret A et le LDDS ne permettent pas de préserver le pouvoir d’achat de votre argent. Vous n’avez donc intérêt à y placer que les sommes nécessaires au financement de vos dépenses imprévues ou de court terme. Soit l’équivalent de 3 à 6 mois de revenus selon vos moyens et vos besoins. Au-delà, mieux vaut opter pour des solutions d’épargne plus performantes.

Bon à savoir : Sur 2022, le taux moyen du Livret A et du LDDS est de 1,37 %. Seul le Livret d’Épargne Populaire (LEP) fera mieux que l’inflation en 2023, avec un taux relevé à 6,1 % le 1er février. Cependant, pour posséder de ce type de livret, votre revenu fiscal de référence de 2021 ne doit pas dépasser pas certains plafonds en fonction de composition de votre foyer.

Continuer d’investir pour le long terme

Renforcer votre épargne de précaution pour vos besoins à court terme, c’est bien, mais cela ne doit pas vous empêcher de penser à vos besoins plus lointains. Il est en effet important de vous constituer des réserves spécifiques pour préparer vos projets d’avenir, comme l’achat de votre premier logement ou le financement des études supérieures de vos enfants. Ne négligez pas non plus l’épargne à long terme destinée à améliorer vos revenus à la retraite ou à transmettre un patrimoine à vos proches.

Pour ces objectifs à moyen ou long terme, les livrets d’épargne ne sont évidemment pas la solution. Vous avez intérêt à vous diversifier sur des supports offrant de meilleures perspectives de rendement dans la durée. Par exemple, les fonds en unités de compte de l’assurance vie sont l’instrument idéal pour valoriser votre épargne à long terme. Investis dans des actifs financiers et immobiliers de différentes natures, ils permettent de profiter du dynamisme de l’économie réelle en contrepartie d’un risque gradué. Plus diversifiée que le Plan d’Épargne en Actions (PEA), réservé à l’investissement dans des actifs boursiers à haut risque (actions et fonds actions), l’assurance vie offre davantage de choix adaptés à tous les profils d’épargnants. En outre, après huit ans, elle bénéficie d’une fiscalité avantageuse, et à votre décès l’épargne accumulée sera transmise à vos proches hors succession.

Bon à savoir : Les épargnants intéressés par les produits de bourse peuvent souscrire un Plan d’Épargne en Actions (PEA) pour profiter du dynamisme de l’économie européenne tout en profitant d’une fiscalité avantageuse. Après 5 ans de détention, les gains générés par le plan sont récupérables en franchise d’impôt (les prélèvements sociaux restent dus). Les épargnants ayant un projet immobilier peuvent souscrire un Plan d’Épargne Logement (PEL). Moins rentable que les livrets réglementés (2% avant impôts pour les PEL ouverts depuis janvier 2023), il leur permettra d’obtenir un prêt immobilier à terme, d’un montant maximum de 92 000 euros à un taux de 3,20 % (taux qui pourrait devenir intéressant avec la remontée actuelle des taux d’emprunt).

Zoom sur les SCPI

Investir dans l’immobilier locatif est également une excellente solution pour préparer l’avenir, notamment en vue de la retraite. Alternative à l’investissement direct, la souscription de parts de Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) permet d’investir à moindres frais et de devenir propriétaire d’une fraction d’un patrimoine diversifié investi dans des actifs professionnels (commerces, bureaux, centres commerciaux, entrepôts, établissements médicaux...) et/ou résidentiels (logements, résidences-services, maisons de retraite...). C’est la société qui gère tout le processus locatif, et qui reverse chaque année une fraction des loyers aux investisseurs sous forme de dividendes. Présentées comme moins risquées que les placements financiers et plus rentables que les placements sécurisés, les SCPI ont su séduire le grand public depuis une quinzaine d’années. Sur les dix premiers mois de 2022, les épargnants français y ont investi plus de 7,5 milliards d’euros.

Il existe deux grandes familles de SCPI : les SCPI de rendement et les SCPI fiscales. Les premières représentent plus de 95 % de l’épargne collectée, sont soit des SCPI à prépondérance d’investissement investies à plus de 70 % dans une catégorie d’actifs (bureaux, commerces, santé…). Elles peuvent être diversifiées et investies dans au moins trois catégories de biens. Leur objectif, vous servir des revenus réguliers ou, plus rarement, une plus-value pour les SCPI de capitalisation. En 2021 et en 2022, elles ont servi un rendement moyen de 4,5 %, et plus de 6 % pour les plus performantes. Les SCPI fiscales, elles, sont investies exclusivement dans l’immobilier d’habitation, et elles sont adossées à un dispositif défiscalisant type Pinel. Elles vous permettent de réduire vos impôts mais elles sont bien moins performantes que les SCPI de rendement (de 1 à 2,5 % avant avantage fiscal).

Rappelons que les SCPI ne sont pas un placement à capital et revenus garantis. Elles comportent un risque de perte en capital, dû à l’évolution des marchés immobiliers et du cours des devises. De plus, leurs revenus, même s’ils ont été relativement stables ces dernières années, peuvent varier à la hausse ou à la baisse en fonction des performances des sociétés de gestion. Avant d’investir, il est recommandé d’analyser le portefeuille des biens de la SCPI, étudier sa stratégie de gestion, et vous assurer que son patrimoine est suffisamment diversifié et de qualité. Analysez aussi le sérieux du gestionnaire, soyez attentif au taux d’endettement de la société, à la régularité des revenus qu’elle distribue et à l’historique de revalorisation de son patrimoine. Enfin, scrutez les différents frais liés à votre placement (les SCPI sont très gourmandes en frais) et n’oubliez pas que les revenus encaissés sont imposables comme des revenus fonciers. Vous échapperez toutefois à cette fiscalité si vous souscrivez vos parts de SCPI dans le cadre de votre assurance vie, car vous profiterez alors de sa fiscalité avantageuse !


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