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07

Juillet

2021

Retraite : les leviers d’actions du gouvernement. À quoi faut-il rester attentif ?

Âge de la retraite, montant des cotisations et sort des réserves des régimes excédentaires de certains régimes sont au cœur des tensions. Pourtant la réforme des retraites était initialement motivée par la volonté de mettre en place d’un système juste et lisible.

Depuis les premiers échanges sur le projet de réforme, le déficit financier de l’assurance vieillesse est réapparu dans les débats. Il atteindrait 6,6 milliards d’euros en 2023 selon les prévisions du gouvernement inscrites dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale pour 2020.

 

Âge ou durée de la carrière

 

Repousser l’âge de départ à la retraite pénalise toutes celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt. Allonger la durée de la carrière désavantage les entrées tardives dans le monde du travail et les parcours professionnels chaotiques. Trouver l’équilibre entre ces deux leviers de pilotage des retraites demeure l’enjeu des réformes d’hier et d’aujourd’hui. La création d’un régime universel par points n’évite pas ce débat.

L’âge légal de la retraite, aujourd’hui fixé à 62 ans, ne devrait pas être touché… au moins dans un premier temps. Si tout un chacun gardera le droit de partir à la retraite dès 62 ans en aura-t-il matériellement la possibilité ? L’institution d’un âge dit pivot fixé à 64 ans en dessous duquel il ne serait pas possible d’obtenir sa retraite sans décote, quelle que soit la durée de sa carrière, est sérieusement envisagée. Cette possibilité d’abord énoncée dans le rapport de préconisation présenté par Jean-Paul Delevoye en juillet 2019, a été reprise par Emmanuel Macron le 3 Octobre lors du lancement dans la 2ème phase du grand débat à Rodez.

Autre voie possible : l’allongement de la carrière pour obtenir une retraite sans abattement. Selon la réglementation actuelle, pour les générations 1973 et après, il leur faudra travailler pendant 43 ans.

 

L’acquisition des points

 

Elle se fait pour l’essentiel en cotisant. Moyennant une cotisation calculée sur le revenu professionnel retenu dans la limite de trois fois le Plafond de la Sécurité sociale, chaque actif accumulera des points pendant toute sa vie professionnelle. Cependant ces principes appellent plusieurs remarques.

Ce nouveau mode de calcul des cotisations est pénalisant pour les cadres supérieurs. Ils cotisent aujourd’hui sur un salaire retenu dans la limite de 8 fois le Plafond de la Sécurité sociale. Avec le régime universel, ils cotiseraient moins. Leur salaire net serait donc plus élevé mais leur retraite réduite. Les médecins libéraux se trouveraient dans une situation similaire. Tous auront intérêt à se constituer un revenu supplémentaire via l’épargne retraite.

À l’inverse, pour certaines professions libérales comme les avocats et les infirmières, le barème de cotisation envisagée représenterait une hausse de charges pouvant mettre en difficulté beaucoup de structures.

Notre système actuel favorise les carrières ascendantes. La retraite de base des salariés et des indépendants est calculée sur les 25 meilleures années de revenus professionnels et celle des fonctionnaires sur les 6 derniers mois de traitement. La retraite universelle serait, elle, le reflet de toute une carrière. Les « mauvaises années » pendant lesquelles peu de points ont été acquis compteraient et feraient ainsi baisser le montant de la pension.


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