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Dans le monde, le nombre de millionnaires a grimpé en flèche en 2019 pour atteindre 51,9 millions, mais il a baissé au cours du premier semestre 2020, du fait de la pandémie mondiale.
Chaque année, le Crédit Suisse publie son Global Wealth Report annuel. Une véritable mine d’informations qui fournit une vision précise et complète du patrimoine des ménages à travers le monde. Le rapport estime qu’au début de cette année, il y avait au sommet de la pyramide des richesses 175 690 adultes très fortunés dont le patrimoine net dépassait 50 millions de dollars. Leur nombre total a augmenté de 16 760 (11 %) l’année dernière, mais il a baissé de 120 au cours du premier semestre 2020, sa progression s’établissant donc à 16 640 depuis le début de 2019.
Car selon ce rapport, la pandémie a mis un coup d’arrêt à l’enrichissement des grandes fortunes mondiales. Après une année 2019, exceptionnelle en termes de création de richesse, avec une hausse totale de 36 300 milliards de dollars à l’échelle mondiale, la pandémie de COVID-19 a fait chuter la fortune des ménages de 17 500 milliards de dollars entre janvier et mars. Les marchés boursiers ont ensuite rebondi et les prix de l’immobilier augmenté.
Les estimations pour le deuxième trimestre 2020 suggèrent que la richesse totale des ménages a légèrement augmenté par rapport au niveau de fin 2019, tandis que la fortune par adulte a quelque peu baissé. En 2019, l’ensemble de la richesse du globe a augmenté de 36 300 milliards de dollars et la fortune par adulte a atteint 77 309 dollars, soit une hausse de 8,5 % par rapport à 2018.
Sans la pandémie, la richesse mondiale par adulte aurait pu passer de 77 309 dollars au début de 2020 à 78 376 dollars fin juin selon les meilleures estimations. Au lieu de cela, elle a chuté à 76 984 dollars en moyenne.
La région la plus affectée a été l’Amérique latine, où des dévaluations monétaires ont accentué le recul du produit intérieur brut (PIB), entraînant une baisse de 12,8 % de la richesse totale en dollars.
La pandémie a sapé la croissance attendue en Amérique du Nord et causé des pertes dans toutes les autres régions, à l’exception de la Chine et de l’Inde.
Parmi les principales économies mondiales, c’est le Royaume-Uni qui affiche la plus forte érosion relative de la richesse.
Parmi les phénomènes notables de cette année, on observe l’importante augmentation des taux d’épargne sous l’effet des mesures de confinement et d’autres restrictions liées à la pandémie qui ont pesé sur les dépenses. À cela s’ajoutent les reports de loyers et d’hypothèques, lesquels ont accentué le repli de la consommation au deuxième trimestre 2020.
Il est néanmoins probable que l’incidence globale sur la richesse sera faible, car le frein aux dépenses ne devrait pas perdurer. La baisse des taux d’intérêt et l’assouplissement des modalités de crédit pour réagir face à la pandémie semblent être parvenus à soutenir les prix des actions et de l’immobilier.
La pandémie a d’emblée affecté les cours des actifs, entraînant une chute de la fortune nette des ménages de 17 500 milliards de dollars à l’échelle mondiale entre janvier et mars 2020, soit une baisse de 4,4 %. Les mesures prises par les gouvernements et les banques centrales ont ensuite permis d’inverser la tendance.
En juin, la richesse mondiale était supérieure de 1 000 milliards de dollars à son niveau initial. Toutefois, comme la contraction des PIB et l’augmentation des dettes auront des répercussions à long terme, la croissance de la richesse ralentira ces deux prochaines années, et au-delà probablement.
Répartition des richesses
Les retombées mondiales sur la répartition des richesses à l’intérieur des pays ont été très faibles compte tenu du fort recul des PIB lié à la pandémie. En effet, rien ne prouve de manière certaine que cette dernière ait systématiquement favorisé les plus riches par rapport aux plus pauvres ou vice versa. Bien qu’il soit trop tôt pour évaluer pleinement son impact sur la répartition des richesses dans le monde, les derniers chiffres à disposition indiquent que les inégalités ont régressé dans au moins l’un des principaux pays, les États-Unis. Les inégalités à l’échelle internationale dépendent également des différences entre les pays, lesquelles ne pourront être évaluées de manière complète qu’en présence de davantage de données. Il est plus facile d’identifier les répercussions sur des groupes spécifiques : les personnes peu qualifiées, les femmes, les minorités, les jeunes et les petites entreprises ont souffert, tandis que les sociétés liées à la poignée de secteurs ayant tiré profit de la pandémie, dont la technologie, ont prospéré.
Répercussions sur les femmes, les jeunes de la génération Y et les minorités
Les travailleuses ont souffert de manière disproportionnée, notamment parce qu’elles sont fortement représentées dans des entreprises et des secteurs gravement touchés par la pandémie tels que les restaurants, les hôtels, les services personnels et le commerce de détail.
De même, le groupe des « Millennials », âgés de 20 à 40 ans, est suffisamment vaste pour que ses aînés n’aient probablement pas été moins bien lotis que l’ensemble de la population, tandis que les plus jeunes – en particulier les femmes et les personnes peu qualifiées – ont peut-être été plus affectés.
Le désavantage associé à la génération Y est en partie attribuable aux conséquences de la crise de 2007-2008, laquelle a gonflé les chiffres du chômage dans ses rangs. La pandémie pourrait représenter non seulement un « double coup dur » pour les Millennials, mais aussi une répétition de leur malheureuse expérience pour la génération post-copie, car l’activité économique a diminué, la mondialisation s’inverse et les voyages sont déconseillés. Les minorités visibles ont souffert beaucoup plus que la moyenne sur les plans sanitaire et économique durant la pandémie.
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