Partagez l’article

07

Juillet

2021

Les aides aux aidants familiaux

D’années et années, les aidants familiaux sortent de l’ombre. En effet, plusieurs millions de personnes, viennent désormais en aide au quotidien à un proche dépendant. Pour les soutenir, un éventail d’aides leur est désormais proposé, mais dépend de chaque situation.

Proche aidant : quel contexte social ?  
En 2020 près de 4 millions de personnes aident régulièrement un proche âgé et dépendant. La personne aidée, peut être un conjoint, un partenaire de Pacs, un concubin, un parent ou une autre personne résidant au même domicile et entretenant des liens étroits avec l’aidant. Il ne s’agit donc pas forcément d’un membre de la famille, même si c’est le cas pour près de 90% des aidants.

Courses, repas, ménage, lessive, traitement administratif, accompagnement chez le médecin, toilette, soins… les charges assumées peuvent être nombreuses et de différentes natures. Dans certaines situations, elles sont susceptibles d’occuper toute la journée, voire tout ou partie de la nuit. Aussi, fréquemment, le rythme imposé aux aidants entraîne une forme d’épuisement physique et moral.

Un défi pour la société de demain

  • En 2030, un actif sur quatre sera un aidant familial.
  • En 2050, il devrait y avoir plus de 5 millions de personnes de plus de 85 ans.
  • À la même date, le nombre de personnes en perte d’autonomie devrait avoir doublé.

Le 28 décembre 2015, la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement a officiellement reconnue le proche aidant en lui accordant un « droit au répit ». Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2016 et elle s’accompagne de plusieurs formes de soutiens, notamment financiers et techniques.

Les aides financières pour les aidants

L’accompagnement de la dépendance pose souvent un problème d’ordre financier. L’argent manque pour employer une tierce personne pouvant prendre le relais. Depuis la loi de 2015, au moment d’attribuer l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), le plan d’aide du Conseil départemental tient compte de la présence de l’aidant familial et du soutien dont il peut avoir besoin. Ainsi, le droit au répit s’accompagne, par exemple, d’une aide financière de 508,23 euros par an, correspondant à une semaine d’hébergement temporaire, à 15 jours d’accueil de jour, ou encore à 25 heures d’aide à domicile.

À savoir : Pour les aidants familiaux non professionnels, la dernière loi de financement de la Sécurité sociale exonère d’impôt sur le revenu tout dédommagement financier perçu dans ce cadre à compter du 1er janvier 2019. Cependant, s’il y a un contrat de travail, les salaires sont imposables.

Des aides techniques pour accompagner les aidants

Depuis le 1er janvier 2017, lorsque les aidants poursuivent leur activité professionnelle, plusieurs congés ont été intégrés au Code du travail. En effet, en 2020, la moitié des aidants travaillent et certains rencontrent de manière ponctuelle ou régulière des difficultés pour équilibrer leur vie professionnelle et une double vie personnelle.

Le « congé du proche aidant » est venu remplacer le « congé de soutien familial ». Il est accordé aux salariés disposant de plus d’un an d’ancienneté et permet de venir en aide à un parent âgé ou en perte d’autonomie. D’une durée de 3 mois, ce congé sans solde peut être pris de manière fractionné avec l’accord de l’employeur. Il est renouvelable, mais dans la limite de 12 mois pour l’ensemble d’une carrière professionnelle. La loi n’impose pas à l’employeur de maintien de salaire, mais la personne aidée peut rémunérer l’aidant familial.

Le « congé de solidarité familiale » permet d’assister un proche en fin de vie et il peut être indemnisé par la Sécurité sociale (56.10 euros par jour pendant 21 jours). L’aidant peut prendre ce congé, quelle que soit son ancienneté dans l’entreprise. Comme le congé proche aidant, sa durée initiale est de 3 mois mais il peut être renouvelé une fois seulement. L’employeur ne peut pas refuser à un salarié de prendre ce congé de solidarité familiale Toutefois, il devra donner son accord pour permettre au salarié de le prendre de manière fractionnée ou à temps partiel. Le décès éventuel de la personne aidée, entraine la fin du congé de solidarité dans les 3 jours.

À savoir : Dans de nombreuses entreprises les salariés peuvent céder des jours de RTT, récupération ou congés payés, à un autre collaborateur aidant. Cependant, pour cela, ils doivent conserver pour eux-mêmes au moins 4 semaines de repos.

Dans le cadre de sa « Stratégie pour les aidants familiaux 2020-2022 », le Gouvernement avait annoncé de nombreuses mesures pour soutenir les aidants familiaux. Par exemple, des places d’accueil temporaire et des aides de service à la personne pour soulager l’aidant familial. La récente crise sanitaire liées au Covid-19 a retardé la mise en place des mesures, mais le processus devrait reprendre rapidement.


Sur le même sujet…

13

Septembre

2023

Aléas de la vie
Pourquoi se tourner vers des produits structurés ?

14

Septembre

2023

Aléas de la vie
Rentrée 2023 : Quels conseils pour votre épargne ?