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07

Juillet

2021

Crise sanitaire : quels changements dans les habitudes de consommation des Français ?

Les fermetures règlementaires de magasins et la limitation des déplacements ont transformé le quotidien et les modes de consommation. Les data scientists de la fintech CDLK ont analysé des millions de données anonymisées de paiements par carte bancaire transitant sur la plateforme Big Data PDMP (Payment Data Management Platform), afin de comparer l'évolution des dépenses des Français avant et pendant le confinement.

Si les 6 mois précédant le début du confinement confirment une consommation régulière, avec les 2 pics traditionnels de fin d'année à l'occasion du Black Friday et de Noël, l'observation de la période actuelle fait ressortir des résultats très hétérogènes selon les secteurs. « Dès le basculement dans le confinement, le pic de consommation observé est aussitôt suivi d'une chute globale des dépenses, atteignant son point le plus bas fin mars avec un indice divisé par 2 par rapport au 1er mars. À partir du 27 mars, on observe une remontée de l'index global de dépenses de +10 %, mais ces résultats restent à nuancer selon les secteurs », précise Benoît Gruet, CEO de CDLK.

Les commerces de proximité ont le vent en poupe

La séquence liée au Covid-19 a largement « profité » aux secteurs dits essentiels tels que l'alimentation. L'incertitude des semaines à venir a boosté la consommation des produits de première nécessité créant mécaniquement une pénurie sur certains d'entre eux.

Tout au long du confinement, le niveau global des dépenses est resté soutenu dans les supérettes, les supermarchés et les hypermarchés avec un pic de +40 % (vs le 1er mars 2020) enregistré lors de la bascule dans le confinement.

Une tendance qui se confirme dans le temps, avec des supérettes qui continuent de faire jeu égal avec les grandes surfaces, pour se stabiliser autour de +10 % (versus le niveau d'avant le confinement).

L'étude souligne également l'impact positif des fêtes de Pâques qui ont particulièrement profité aux boucheries-charcuteries, ainsi qu'aux boulangeries-pâtisseries. Ces derniers connaissent alors un niveau d'activité supérieur à la normale (+30 %), pour décliner aussitôt après Pâques autour de 70 % de leur niveau d'avant confinement.

Après une forte chute (-55 %), les dépenses dans les poissonneries retrouvent peu ou prou leur niveau d'avant à partir de la mi-avril. « Nous avons noté une surprenante résilience des enseignes de vente spécialisées en vins et autres boissons qui nous rappelle, si besoin était, que nous sommes bien en France !

Après une baisse très significative au début du confinement, elles opèrent depuis fin mars une lente remontée pour atteindre un volume de 60 % par rapport à la normale », analyse Benoît Gruet.

Confinés, les Français prennent soin de leur « Home Sweet Home »

À l'exception des objets pour la maison, CDLK observe une remontée constante à partir de fin mars de l'ensemble des dépenses liées aux activités autour de la maison. Les sous-secteurs fleurs & jardin et équipement de la maison notamment dépassent, au 20 avril, leur niveau d'avant confinement et témoignent de l'attention particulière portée par les Français à leurs habitations au cours de cette période.

Une fois dépassé le choc de l'annonce présidentielle, un retour progressif à la normale s'amorce dès la fin du mois de mars. Prendre soin de sa maison, c'est aussi bricoler. Ce secteur regagne ainsi peu à peu son niveau de vente habituel (à 80%) grâce, notamment, à l'adoption progressive des commandes sur Internet et du Pick & Go. Les animaux domestiques eux aussi sont à la fête avec un secteur de l'animalerie qui bondit à l'annonce du confinement (+ 150 %) pour finalement se stabiliser à son niveau habituel dès le 22 mars.

Enfin, favorisée par l'interdiction de déplacement, la vente à distance généraliste poursuit une progression constante avec une augmentation de +15 % des dépenses à la fin du mois de mars avant de retrouver progressivement son niveau d'avant confinement.

Des secteurs entiers plongent dans le rouge

De l'autre côté du spectre, l'étude met en lumière des secteurs plus fortement impactés, voire sinistrés. Ainsi, on observe un quasi-arrêt des dépenses dans les secteurs des cafés, bars et restaurants, dont certains parviennent toutefois à maintenir une légère activité de vente à emporter. On note néanmoins une légère remontée en avril dans la restauration rapide avec un volume d'activité qui se stabilise autour de 20 %.

Le secteur de l'auto est sans surprise aussi frappé de plein fouet par la crise du coronavirus.

Quant aux acteurs du tourisme (hôtellerie, voyagistes...), ils enregistrent même un indice négatif consécutif aux remboursements qu'ils ont dû concéder.

Le secteur beauté et du bien-être est, lui aussi, fortement impacté. Seule la parfumerie-cosmétique parvient à maintenir une activité de 25 à 30 % de son niveau habituel, tandis que les salons de coiffure sont à l'arrêt total et que les enseignes de soins & beauté chutent sous la barre des 20 % d'activité dès le 22 mars, sans jamais vraiment remonter jusque fin avril.

Que restera-t-il des tendances nées avec la crise sanitaire comme par exemple le regain de fréquentation des commerces de proximité ? Il sera intéressant de continuer à les monitorer par la suite et comprendre si elles se renforcent.


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